Dimanche 7 février 2021
Le réacteur
Il y a quelque temps, j’avais comparé l’épidémie à un réacteur nucléaire. Les barres de combustible d’une part, pour envoyer du neutron, les barres de contrôle d’autre part, pour en arrêter une partie et empêcher la machine de s’emballer. Au lieu de baisser toutes les barres d’un seul coup pour freiner brutalement l’épidémie qui, en France, n’a toujours pas un caractère exponentiel, nos dirigeants les abaissent une à une : couvre-feu à 18h (avec médiatisation des contrôles à 18h05 par notre ministre ! ), modification des règles sanitaires dans les écoles, fermeture des centres commerciaux de plus de 20 000 m², augmentation du télé travail partout où c’est possible… C’est comme le Canada Dry, ça n’est pas du confinement mais ça y ressemble.
Nous verrons dans l’avenir si ça suffit. La « communauté scientifique » dit que non. Moi, j’espère que oui. Si ça ne suffit pas, il faudra trouver de nouvelles barres de contrôle à abaisser car un confinement comme celui de mars 2020 me semble difficilement imaginable, pour des raisons économiques et humaines.
Les variants
Dans ma comparaison avec le réacteur nucléaire, j’avais oublié un « détail », le rechargement en combustible du réacteur ! Les variants ! Au pluriel. L’Anglais, le Sud-africain, le Brésilien, et sans doute quelques autres encore qui s’installent progressivement à bas bruit. On remet du charbon dans la chaudière ! Il y a 15 jours, je vous avais expliqué sommairement que l’apparition des variants était quasiment inévitable et que ceux qui se répandaient dans la population étaient, par nature, plus contagieux que la forme initiale puisqu’ils prenaient leur place. Heureusement, grâce à l’enzyme correctrice d’erreur, le virus mute moins vite que celui de la grippe. Par exemple, la mutation du 501ème triplet de bases de l’ARN du virus est extrêmement improbable (c’est une des mutations du virus brésilien). Sur une seule reproduction du virus, sa probabilité est très très proche de zéro, mais pas rigoureusement nulle. Cependant, la production de virus par un individu infecté se chiffre en milliards et l’apparition de cette mutation devient un peu, beaucoup puis très très probable (ça, c’est des maths ! ). Heureusement, parmi ces milliards de virus, une grande partie est éliminée par notre système immunitaire. Une petite partie est expulsée par les malades qui toussent et une petite partie des virus expulsés peuvent infecter une autre personne (mais cette partie peut être rigoureusement nulle – souvenez-vous de notre ermite).
Au bout de ce calcul diabolique, les faits montrent que, aujourd’hui, des variants plus contagieux qu’au début sont dispersés dans le monde entier. Mais personne ne peut dire s’il y en aura d’autres demain puisque le dernier facteur de la multiplication précédente peut être rigoureusement nul.
Fort heureusement, les vaccins à ARN messager constituent l’arme idéale pour lutter contre ces variants puisqu’ils reproduisent une partie de l’ARNm du virus. Comme on connait les mutations portées par les variants, « il n’y a qu’à » les introduire dans un nouveau vaccin. En espérant que le vaccin actuel soit quand même assez efficace contre les variants actuels et que l’on vaccine vite un maximum de personnes.
Dans la pièce jointe, les courbes habituelles montrant le caractère tout à fait atypique de l’épidémie française. Même les médias, toujours alarmistes, ont dit que ça n’augmentait plus !
A suivre…