Dimanche 30 mai 2021

Je n’ai pas marqué à la culotte l’actualité sanitaire cette semaine et, pour cette chronique, je me suis focalisé sur le communiqué de l’Académie nationale de médecine du 25 mai intitulé : « Obligation n’est pas un gros mot quand il s’agit de vacciner contre la Covid-19 ». Il a soulevé quelques réactions indignées (atteinte à la liberté) et quelques réactions prudentes des autorités (mieux vaut convaincre que contraindre). Avez-vous lu ce communiqué ? Si ça n’est pas le cas, vous le trouverez dans la pièce jointe. Je ferai mes commentaires à la suite.

Je voudrais également réagir ici, en quelques lignes, aux propos des ardents défenseurs de la liberté.

Commençons par les micros-trottoirs qui constituent le niveau zéro de l’information. L’indigence des arguments développés par les malheureux interrogés fait peine à voir. Mais en 15 secondes, ils n’ont pas vraiment le temps de s’exprimer sur un sujet sans limite.

J’ai toujours été beaucoup plus à l’aise avec les équations qu’avec les dissertations et je me contenterai de quelques phrases qui me viennent à l’esprit spontanément.

1) Une banalité pour commencer, mais bonne à rappeler : la liberté des uns s’arrête toujours où commence celle des autres. La très grande difficulté est de situer la frontière dans les cas particuliers.

2) Peut-on abandonner la liberté de ne pas se faire vacciner pour échapper aux privations de libertécausées par les confinements ? (à lire deux fois). Vous avez reconnu ici un raisonnement du type « bénéfice – risque ». Individuel pour le risque (infime), individuel et collectif pour le bénéfice (important).

3) Peut-on abandonner la liberté de ne pas se faire vacciner pour « sauver le Monde » ? J’exagère ? Peut-être. Cette semaine, l’OMS indiquait que le nombre officiel de morts du Covid dans le monde était très largement sous-estimé et qu’il devait se situer entre 6 et 8 millions. Pour une population mondiale de 7,8 milliards, ça fait une personne sur 1000 environ. Vous estimez que c’est peu ou beaucoup ? Peut-on, en conscience, accepter de doubler la mise en laissant courir le virus dans les 10 ans qui viennent (si ce n’est plus) ? Alors qu’une vaccination mondiale quasi générale (vaste programme !) limiterait considérablement les effets mortels d’une pandémie qui secoue violemment tous les peuples depuis plus d’un an. On est encore dans le cadre d’un raisonnement bénéfice-risque dans lequel le risque individuel est toujours aussi faible alors que le bénéfice est incommensurable.

Je ne cherche pas à convaincre les lecteurs de cette chronique mais à leur fournir, si nécessaire, des arguments à faire valoir lors de discussions avec des vaccinoseptiques. Les antivax seront impossibles à convaincre puisque leur réflexion et leurs arguments sont irrationnels.

A part ça, le soleil revient, l’herbe pousse, la piscine est encrassée, les restos ouvrent, les amis nous invitent, Rolland Garros commence, on enchaine avec l’Euro de foot et le Tour de France. Je serai donc contraint de réduire la fréquence de mes envois. Pour des raisons plus ou moins impérieuses, comme vous pouvez en juger.

A bientôt, peut-être…

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