Dimanche 24 janvier 2021

Rendons justice à Boris Johnson. Il n’avait pas tort pour la contagiosité du variant anglais. Donc, quand il annonce une létalité plus grande, ça fait un peu peur.

Si j’avais réfléchi un peu à propos de la contagiosité, j’aurais dû me douter qu’il avait raison. Le coronavirus qui nous empoisonne l’existence mute en permanence. Il mute moins que le virus de la grippe car il produit une enzyme correctrice d’erreur (ne me demandez pas comment ça marche). Mais il mute. Sans la moindre intention, sans la moindre volonté de nuire. Le virus est un système biochimique (un des plus simples qui soit) soumit aux lois qui régissent ce domaine. S’il rencontre des conditions favorables à sa reproduction, il se répand. Sinon, il disparait. Ceci est une des grandes lois de l’évolution à toutes les échelles. Dans notre cas, la protéine Spyke qui hérisse le virus se fixe sur le récepteur ACE2 de nos cellules. Elle le fait grâce aux forces d’attraction électrostatiques et covalentes ainsi qu’aux compatibilités géométriques entres deux molécules (comme la clé dans une serrure). La majorité des mutations sont neutres. Si l’une d’entre elles change la formule de la protéine Spyke et, éventuellement, sa forme, on se trouve devant trois possibilités : le virus se fixera moins bien, aussi bien, ou mieux que la souche la plus répandue. Il est évident que le troisième cas va provoquer une meilleure réplication du virus, une charge virale augmentée chez les sujets contaminés, une plus grande diffusion du virus dans l’environnement et en fin de compte, une plus grande contagiosité. A plus ou moins long terme, ce variant du virus deviendra dominant dans une population donnée et relativement fermée (en gros, un État). C’est ce qui s’est passé en Angleterre, en Afrique du Sud, au Brésil… 

On peut malheureusement craindre que l’augmentation de la charge virale chez un individu atteint augmente l’intensité de « l’orage de cytokine » qui provoque indirectement la mort des patients, même si l’usage des corticoïdes dans cette phase de la maladie diminue les dégâts. Mais dans ce cas particulier, le virus n’en tire aucun bénéfice puisque, en éliminant son « hôte », il scie la branche sur laquelle il est assis. Il s’agit d’un effet « secondaire » nullement nécessaire à sa propagation. De toute façon, quand l’orage de cytokine se déclenche, la charge virale est très diminuée car les anticorps secrétés ont fait leur travail. Tous les virus bénins et/ou saisonniers subsistent dans la nature sans avoir besoin de tuer les individus infectés. 


A part ça, je vous annonce un anti-scoop, comme indiqué dans l’objet de cet envoi : la France va reconfiner. Vous êtes déjà au courant si vous ne vivez pas sur une île déserte ou au bout du monde (en Andalousie, au Canada ou en Floride par exemple).
Vous trouverez dans la pièce jointe les courbes habituelles qui justifient cette décision.
A suivre…

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